Dans la marche séculaire des peuples – et du nôtre en particulier – vers
la démocratie, d'une crise à l'autre, des paliers successifs ont été
surmontés.
Au 18ème siècle, les convulsions révolutionnaires nous ont conduit aux droits de l'homme et du citoyen. Au 19ème siècle, la crise économique qui a débouché sur le printemps des peuples de 1848 nous a amené le suffrage
universel. Puis au 20ème, la lutte des « suffragettes » a abouti après la Première Guerre mondiale à
l'égalité politique entre les hommes et les femmes qui accédaient enfin
au droit de vote.
Mais il nous reste une dernière Bastille à prendre, un dernier privilège à abolir
: le monopole des élus sur la
production de la loi. L'étude du Cevipof publiée en janvier 2013 révèle un niveau de défiance record envers la classe politique : 85 % des Français pensent que leurs dirigeants ne tiennent aucun compte de leur avis. Le référendum
d'initiative citoyenne y mettra un terme, réalisant enfin ce qui était déjà contenu
en germe dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
: « la loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens
ont droit de concourir, personnellement ou par leurs représentants, à sa
formation » (art. 6).
Cependant, ce pas décisif vers une
démocratie accomplie ne sera jamais franchi sans l'implication d'un
grand nombre de citoyens, bien organisés et d'une détermination sans
faille. Il nous faut parachever la
démocratie, ce qui répondra à l'urgence de la situation économique et sociale
actuelle, mais constitue aussi un devoir envers les générations futures et
le plus précieux héritage que nous puissions leur transmettre.
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